Dans le cadre des « Acoustic Picnics »
Mon idée pour la création in-situ est de faire atterrir notre bonhomme anonyme à Dudelange, dans le quartier Italie. Le lieu, les habitants et leurs histoires sont le moteur principal de la recherche et de la création de cette performance d’une vingtaine de minutes. L’endroit choisi sera précis car la délimitation géographique de ce lieu aura son importance dans la création, notamment dans le passage véridique lorsque notre bonhomme aura outrepassé cette frontière pour pénétrer en ce lieu. Sans que cela veuille dire qu’il est l’acteur principal de la pièce, il est pourtant le déclencheur d’un certain conflit.
En effet l’inspiration pour cette création est puisée dans les normes d’éducation de la population méditerranéenne. La politesse, la chaleur, l’hospitalité chaleureuse mais aussi le qu’en dira-t-on, les secrets au sein des foyers, l’importance familiale etc. La création joue ainsi réellement avec l’origine de la dénomination Quartier Italie. Sans vouloir reproduire des normes sociales de façon simpliste, j’aimerais y puiser l’inspiration symbolique pour les mouvements chorégraphiques et les tableaux vivants. En effet après un long voyage, notre bonhomme atterrit dans le quartier Italie. C’est un endroit où tous les codes d’une société sont établis et sils ont dû s’établir de façon difficile à l’époque alors la population tendra à reproduire cette dureté avec le prochain nouvel arrivant, presque pour le repousser. Car il dérange les bonnes (et mauvaises) vieilles habitudes, cet étrange étranger.
Or au fil des 20 minutes il arrivera peut-être à faire ressortir de ces habitants cette vieille hospitalité qu’ils ont en eux, ce que l’on se doit de faire par politesse mais surtout ce qu’il devrait être normal de faire : ouvrir sa porte à l’inconnue dans un endroit où nous avons été nous-mêmes d’étranges étrangers.
Les trois lieux choisis représenteront, entre autres, l’évolution de la région. Un lieu où l’activité humaine autrefois omniprésente a laissé une trace sur laquelle la nature reprend ses droits (ex: réserve naturelle du Haard,…), un lieu où les infrastructures sont restées figées volontairement dans le temps comme lieu de mémoire ou en attente d’une transition (ex: entrepôts Arbed, Fond-de-gras, Maison Rosati,…) et pour finir un lieu où la transition a déjà eu lieu (ex: Belval,…). Ces endroits sont tous directement liés au passé industriel de la région qui nous servira de fil conducteur entre le court métrage et les trois performances.
Dans notre cas l’expression par le mouvement nous permettra de transmettre une vision artistique suffisamment abstraite pour favoriser la liberté d’interprétation de chacun dans ces lieux chargés d’histoire.
Une certaine nostalgie des temps passé mais aussi l’espoir d’un futur déjà rempli de nouvelles opportunités apparaîtra dans nos mises en scène.
Porteur de projet : LUCODA (Luxembourg Collective of Dance)
Artistes : Piera Jovic, George Maikel Pirez Monteiro, entre autres
